Rosso, Ville submergée par des eaux !
Après la chaleur de ces derniers jours qui a
martyrisé ses populations laborieuses, Rosso, a perdu encore
des couleurs sous la pluie de ces dernières 24 heures : 176 mm de pluie et près de 60%
de la ville est sous les eaux !
Ces pluies diluviennes ont jeté plusieurs centaines de familles dans la
rue pour ne pas dire sur le chemin bien connu de PK 7, point de chute
habituelle des sinistrés de Sattara comme lors des précédentes inondations de 2005. Caniveaux
débordés et rues gorgées d'eau, voilà le spectacle désolant qu'offre la ville
de Rosso au voyageur en quête de tranquillité et d'hospitalité. Cette
situation a sorti au grand jour les insuffisances urbanistiques de la ville.
C’est pourquoi il importe de faire preuve de diligence en prenant des mesures
urgentes pour garantir la sécurité des personnes et des biens. En
effet, le Wali-Mouçaîd chargé des affaires économiques Mohamed Abdallahi Ould
Dhmime a présidé ce vendredi 28 Août dans les locaux de la Wilaya une réunion de crise en présence du Hakem, du Maire
de la Commune, des responsable des services de sécurité ainsi que des Chefs de services techniques
dont le Médecin Chef et le Délégué du CSPA. L’ordre du jour comportait un seul
point : venir en aide aux populations sinistrées de la Wilaya. Cette
cellule de crise créée par les autorités administratives dont nous avons pu rencontrer quelques membres sur le terrain
lors de notre long parcours travaille d’arrache-pied pour ramener un peu de
confort dans le cœur des populations. Selon le Wali-Mouçaîd, le CSPA a été invité à
prendre toutes les dispositions utiles pour apporter une aide à 200 familles
sans abris et une assistance alimentaire à près de 3500 familles. Il a été
décidé de la disponibilisation prochaine de 50 tonnes de blé, 50 tonnes de riz,
5 tonnes de poulets mais aussi du lait, du sucre et des tentes.
Selon
certaines sources autorisées, 300 familles ont déjà été évacuées. Sur place au
PK7, les populations vivent sous des abris de fortunes et scrutent avec
appréhension le ciel. Chaque apparition de cumulus est une nouvelle alerte.
D’autres
dégâts non moins importants ont été signalés au Village des pêcheurs (Daar-
Mourad) où deux maisons se sont effondrées faisant deux blessés.
A Jidrel
Mohguen, ce sont trente maisons qui se sont écroulées tandis qu’à Chiggara et
Rgheywatt une quarantaine d’habitations est tombée faisant dans cette dernière
localité un décès, une fillette de 7 ans.
A
Tounguène, les populations pointent du doigt le chantier attenant de
raccordement de l’ISET (Institut Supérieur d’Etudes Techniques) au dernier
tronçon de la route Rosso-Boghé. Cette
bretelle aurait contourné les eaux de ruissellement vers Demal-Deuk et Sattara
et favorisé le débordement vers le village. C’est ainsi que quelques dizaines de personnes en majorité
des jeunes ont, par réflexe, manifesté
au Wali leur mécontentement face à cette entreprise qui n’a pas tenu
compte de la topographie du milieu et qui risquerait de nuire fortement aux
populations. Le Wali, très attentif à leurs doléances, les a assuré « que
tout sera fait pour préserver la mobilité
à Tounguène ». Selon un technicien que nous avons pu joindre, « il
est effectivement prévu l’aménagement de buses sur cette bretelle mais la pluie
est venue plus tôt ».
A Rosso, la commission de crise
siège à nouveau ce samedi sous la supervision du Wali pour l’évaluation de la
situation et préparer l’arrivée des membres de la commission nationale et
son président, le Ministre de l’Intérieur. A
côté de l’élan et de l’esprit de solidarité observés dans tous les quartiers où
on a sorti les motopompes et autres matériels pour curer sa maison et celles
des voisins, la société civile qui ne rate pas l’occasion pour occuper le
devant de la scène était fortement représenté par le « Colonel »
Ahmed Sow et son célèbre « mégaphone ».
Devant
l’urgence, les besoins exprimés se
résument en : tentes, système d'établissement de points de
distribution d'eau au site du PK 7, kits de latrines, moustiquaires imprégnées,
dispositif de lutte contre le 001 (Choléra) et motopompes pour rétablir
la mobilité en vidant les caniveaux vers le fleuve…Le pain aussi!
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